Deux Rémois reprennent les ateliers Simon-Marq.

La rumeur courait depuis quelques jours déjà. C'est maintenant officiel. Le savoir-faire multiséculaire des ateliers Simon-Marq va perdurer. Deux entrepreneurs rémois: Philippe Varin (ancien président du Directoire de PSA Peugeot Citroën, est président d'Areva et d'Orano) ainsi que Pierre-Emmanuel Taittinger (président du Champagne Taittinger) reprennent, à titre personnel, les ateliers Simon-Marq, fondés en 1640.

Un savoir-faire précieux transmis de génération en génération

Lorsque, au cœur de l'été, la liquidation de cet emblématique et multiséculaire atelier de maîtres verriers de la rue Ponsardin est prononcée, la nouvelle ébranle le milieu économique. Et bien plus encore. La faillite a créé une onde de choc à Reims. On doit à cette entreprise familiale d'avoir sauvé les vitraux de la cathédrale de Reims des bombardements allemands en 1917. «Un savoir-faire précieux s'y transmet de père en fils depuis 1640», commente Pierre-Emmanuel Taittinger, l'un des deux repreneurs. «Avec Philippe Varin, qui est comme moi champenois d'origine, nous avons décidé de nous associer pour perpétuer le savoir-faire de cette entreprise de réputation mondiale.» Combien d'offres de reprise sont parvenues au tribunal de commerce de Paris? Pierre-Emmanuel Taittingern'en a aucune idée. Il détaille les raisons du rachat: «Avec Philippe Varin, nous avons toujours eu une affection particulière pour le vitrail. Nous avons, par exemple, participé à la réfection de plusieurs vitraux: que ce soit ceux de l'établissement Saint-Joseph à Reims, les vitraux de l'église de Cuiry-les-Chaudardes dans l'Aisne ou encore de l'église d'Elan dans les Ardennes.» Une relation toute particulière s'est tissée entre la famille Taittinger et le célèbre atelier de maître-verrier. «C'est mon père Jean Taittinger, alors député maire de Reims qui défendit le projet de vitraux de la cathédrale de Reims dessinés par Marc Chagall, en collaboration avec l'atelier Simon-Marq», rappelle Pierre-Emmanuel.

Tous les salariés repris mais une activité qui déménage

Si l'atelier Simon-Marcq s'est retrouvé à faire faillite, cet été, c'est parce que la petite entreprise rémoise ne parvenait pas à équilibrer ses comptes, dans un marché très dur. «Nous sommes confiants, sereins», assure Pierre-Emmanuel Taittinger. Dans le cadre du rachat, «nous conservons l'ensemble des salariés», assure encore Pierre-Emmanuel Taittinger, qui indique «qu'un descendant de la famille Simon-Marq sera à nos côtés.» Quelle somme les deux Rémois ont-ils injectée dans l'entreprise? «Laissez-moi garder cela confidentiel pour l'instant». Pierre-Emmanuel Taittingerajoute: «En plus du coût de départ, nous allons réinjecter de l'argent dans l'entreprise: nous allons changer de locaux afin de faire évoluer l'atelier, permettre son développement et pour l'instant, rien n'est encore vraiment défini.» Quant à la stratégie de développement à venir de l'atelier, le duo de repreneurs précise: «Spécialisé dans le vitrail religieux et architectural, l'atelier Simon-Marq entend poursuivre une tradition d'excellence et de créativité au service d'artistes à l'exemple de certains qui, comme Marc Chagall ou Imi Knoebel, ont contribué à son rayonnement.»Aurélie Beaussart

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